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Discrimination au logement : retour sur l’annonce choc de l’agence Laforêt

Mis à jour le 0 Marché de l'immobilier
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« Pas de noir » et « de nationalité française » : voici les critères mentionnés sur la fiche d’un bien proposé à la location par une agence Laforêt immobilier. Une discrimination au logement avérée qui mobilise aujourd’hui les particuliers comme les professionnels de l’immobilier.

Discrimination au logement : ce que l’on pouvait lire


Lorsqu’elle a défini son profil de locataire idéal, la propriétaire de ce logement des Hauts-de-Seine a fait mentionner l’importance pour « la sélection des locataires : nationalité française obligatoire, pas de noir, immeuble avec des policiers uniquement ».


Situé à Levallois-Perret, le bien des années 30 affiche une superficie de 38m² et est loué pour 720 euros mensuels plus 50 euros de charges.

La polémique montante


Il est évident que cette discriminante fiche technique de location n’avait pas vocation à être publiée. Mais elle est heureusement pour l’éthique, malheureusement pour Laforêt, tombée dans les mains d’un potentiel locataire qui s’est empressé de relayer le scandale sur Twitter fin novembre 2016. Il avait réussi à photographier la fiche le jour de sa visite. Son tweet s’était noyé dans la masse jusqu’à ce qu’il ne décide de relancer l’agence immobilière Laforêt, sur les réseaux sociaux toujours. Mardi dernier, le réseau immobilier national a donc enfin réagi en condamnant « vigoureusement cette situation ». Il s’est également excusé pour cette situation.

La justice plusieurs fois saisie


À l’heure actuelle, SOS Racisme a mis à l’étude « la faisabilité d’une action judiciaire ». Le Défenseur des droits a quant à lui mandaté une enquête auprès de la propriétaire ainsi que de l’agence Laforêt visée (Les Lilas 93).


La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) a elle aussi entamé une action auprès du Parquet de Paris. La ligue se constitue partie civile est estime que « ce sera à la justice de déterminer qui est responsable. Ce n’est pas si souvent qu’on a affaire à des cas de flagrant délit comme celui-là. D’ordinaire, les cas de discrimination sont difficiles à prouver ».

Le CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) mène une « première action de groupe contre les discriminations ». Il « invite dès aujourd’hui toutes les personnes qui se sont senties exclues et choquées par cette annonce à se joindre à cette action judiciaire ».

Une discrimination au logement non assumée


Aujourd’hui, personne n’endosse la responsabilité de la situation. La propriétaire affirme qu’elle n’est « absolument pas raciste ». Selon ses dires, elle loue d’ailleurs des logements « à trois Maghrébins et un Noir » … Des propos qui ne sont pas passés inaperçus !


Le responsable de l’agence immobilière de Laforêt affirme lui, qu’il ne savait rien. Il est « abasourdi et honteux de ce qui s’est passé. Mais là encore, ce n’est pas « de sa faute, ni de son ressort ». Les torts sont reportés sur une collaboratrice qui a depuis été licenciée pour incompétence. « C’est sur injonction de la propriétaire qui est raciste » que cette dernière, « naïve et mal formée, a retranscrit sans savoir », affirme Laurent Balestra, directeur de l’agence des Lilas. Il a pourtant lui-même signé le dossier…


La propriétaire nie évidemment toutes ces affirmations et souhaite porter plainte pour diffamation.


Les affaires de discrimination au logement étant généralement difficiles à prouver, celle-ci devrait faire figure d’exemple et de levier d’action pour toutes celles qui ont été dissimulées.

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