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Les algorithmes prennent le pouvoir dans la ville intelligente

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Vous pensiez les algorithmes réservés aux mathématiques ? Mais en pratique, ils sont partout ! Dans votre quotidien, dans votre ville intelligente plus précisément, cela se traduit par des actions et des possibilités aussi diverses que variées. Des exemples ? Derrière le calcul d'un trajet, l'attribution d'une place en crèche ou encore l'obtention de subventions, les algorithmes ne sont jamais très loin. Efficaces les algorithmes oui mais pas sans danger. Entre avantages et inconvénients, l'équation balance en faveur de… Rendez-vous dans la Smart City pour le découvrir.

Invisibles algorithmes dans la ville intelligente

Avez-vous conscience que les algorithmes sont partout dans la ville intelligente ? Invisibles pour la grande majorité ils sont pourtant d'une redoutable efficacité. Utilisés dans tous les domaines de la cité, les politiques publiques y ont recours à outrance. Mais au fait, qu'est-ce que les algorithmes dans la Smart City ?

Les algorithmes dans la ville intelligente, c'est quoi ?

Habitants, agents, personne ne voit ces algorithmes et n'en connaît donc vraiment la signification et le pouvoir. Pour que vous puissiez les déceler, en voici une définition bien ficelée : selon la Cnil ou Commission nationale de l'informatique et des libertés, il s'agit d'une "suite finie et non ambiguë d'instructions permettant d'obtenir un résultat à partir d'éléments fournis en entrée." Lorsque l'on sait que l'heure est au big data, à l'intelligence artificielle dans la Smart City et à l'hyper connexion, on comprend rapidement l'intérêt des algorithmes. En d'autres termes, les algorithmes servent l'amélioration des services à destination des citoyens et la rationalisation de l'action publique.

Quelles utilisations concrètes des algorithmes dans la ville intelligente ?

Vous avez la théorie, voici la pratique. Même cachés, les algorithmes servent secrètement votre quotidien. Comment ? En vous permettant de calculer un trajet en voiture, à pied ou en transports en commun rapidement, en simulant certaines situations pour anticiper les problématiques et trouver des solutions, en traitant les données récoltées en temps réel… Il s'agit d'outils mathématiques au service de la ville intelligente utilisés depuis finalement peu de temps.


Selon Simon Chignard, conseiller stratégique d'Etalab au sein de la direction interministérielle du numérique, "les premiers usages relèvent de la sphère socio-fiscale." En 2019, il a réalisé un guide des algorithmes publics destiné aux administrations dans le but "d’attribuer ou de calculer le montant de prestations sociales ou des impôts. Cet usage, qui correspond à l’automatisation de tâches de calcul plus ou moins basiques, selon des règles définies par la législation en vigueur, a été initié dans les années 1970. Il reste à ce jour majoritairement utilisé. Ensuite, les administrations ont employé des algorithmes pour réaliser des appariements entre une offre et une demande (au sens large de ces termes). Par exemple, l’agence de biomédecine a recours à un algorithme pour attribuer des greffons cardiaques à des patients […]. Enfin, l’usage d’algorithmes apprenants (de type machine learning) est beaucoup plus récent et n’est pas encore généralisé dans les administrations publiques."


Pour conclure sur leur usage, le titre de l'ouvrage de la mathématicienne Cathy O'Neil est très parlant. Les algorithmes peuvent être considérés comme des "armes de destruction mathématiques" mais en gardant en tête qu'ils peuvent devenir, dans certains cas, des "boîtes noires" aux analyses et décisions, par toujours évidents à cerner et comprendre.

Les algorithmes, les champions des solutions dans la ville intelligente

La raison d'être des algorithmes est évidemment d'apporter des solutions rapides, de fluidifier le trafic, de simplifier le quotidien des citadins, de rendre les administrations plus accessibles mais également plus efficaces et plus justes. Comment ? Grâce au très grand nombre de données et d'informations traitées. Leur analyse poussée permet ensuite de trouver des solutions adaptées à la ville intelligente.


Prenons un exemple plus concret. Lorsque vous naviguez sur un site de e-commerce, sur une plateforme d'achat, les algorithmes vous proposent ensuite quasiment instantanément des produits qui se rapprochent de ceux consultés ou achetés. Autre exemple, les contestés logiciels de police prédictive. Les données récoltées servent ensuite à déterminer des localisations ou des temporalités plus sujettes aux crimes ou aux désordres.


Pour Serge Abiteboul et Gilles Dowek "cette informatisation permet de simplifier l’administration tout en la rendant "plus efficace" et "plus juste, car elle peut, plus facilement que des personnes, avec leurs habitudes et leurs préjugés, imposer que la même règle s’applique à tous". Mais "cette informatisation de l’administration présente des risques pour les citoyens les plus vulnérables, par exemple, quand certaines demandes de prestations sociales doivent être effectuées en ligne, alors que les bénéficiaires potentiels de ces prestations sont parmi les personnes les moins connectées". Une analyse à retrouver dans leur ouvrage Le Temps des algorithmes paru aux éditions Le Pommier.


"Dans la plupart des cas, ces outils sont des aides à la décision ; ils ne prennent pas de décision de manière automatisée. Il y a d’ailleurs un enjeu fort sur la compréhension par le public de ces systèmes : quelle est la répartition des rôles entre la machine et l’homme ? A quelle phase de la décision interviennent ces outils algorithmiques ?" explique encore Simon Chignard.
Bon à savoir : depuis la loi pour une République numérique de 2016, les décisions faisant entrer en jeu les algorithmes doivent être clairement identifiées.

La difficile identification des algorithmes dans la ville intelligente

Nous entrons ici dans les travers des algorithmes en grande partie liés à la difficulté d'identification. Ainsi, la loi oblige les collectivités à les identifier mais dans les faits...

Les algorithmes passés involontairement sous silence dans la ville intelligente

Selon la note d'impact du décret de la loi Lemaire, trente algorithmes environ seraient en action dans les grandes collectivités françaises. Alors pourquoi leur recensement semble si compliqué ? "soit parce qu’ils ne sont pas encore conscientisés, soit qu’il y en a encore assez peu dans les collectivités locales, qui ne sont pas dans l’automatisation du service public", nous éclaire Michaël Bideault, ingénieur des connaissances à l’association Villes internet. Pour argumenter ses propos, il met en avant que sur les 35 000 projets numériques listés dans l'Atlaas du site villes-internet.net, les collectivités ne font nullement référence à un algorithme. Il y a encore du chemin à parcourir pour que leur utilisation se fasse en toute transparence…


Mais dans certains cas, la mention des algorithmes est impérative. Pour l'attribution des places en crèche par exemple. Les critères remplis par les familles sont en effet passés au crible sous forme d'une procédure algorithmique. Mais encore aujourd'hui la décision finale n'est pas dictée par les algorithmes dans la ville intelligente mais bien par l'humain à l'occasion d'une commission ad-hoc.


L'agglomération Valence Romans de 54 communes réunissant 220 200 habitants a testé ce fonctionnement algorithmique. Des places en crèche ont ainsi été attribuées par le biais des algorithmes au printemps 2020.


"L’algorithme a été programmé en fonction de nos critères habituels et alimenté par un tableau sur les places libres dans nos structures", selon l’agglomération. Ces décisions algorithmiques ont été motivées par le confinement et l'impossibilité de réunir les commissions d'attribution.

L'algorithme, cet inconnu qui mérite une mise en lumière dans la Smart City

Les algorithmes sont donc largement utilisés de part et d'autre de la ville intelligente. Mais la rédaction d'une longue liste pour les recenser et les identifier reste nécessaire aujourd'hui. Pour le créateur du cabinet Civiteo aussi président de l'observatoire Data Publica, Jacques Priol, "le droit de la donnée publique est un domaine nouveau, et celui de l’algorithmie publique est une sous-catégorie encore moins identifiée et stabilisée, pour laquelle nous n’avons, hormis sur le logiciel Parcoursup, aucune jurisprudence de référence. Et aucune concernant l’action publique locale.". C'est donc le moment de partir à sa découverte pour une sensibilisation accrue et un usage raisonné.

La neutralité des algorithmes dans la ville intelligente discutée

Si l'on peut penser que les décisions algorithmiques sont neutres et justes, ce n'est sur le terrain pas toujours le cas. Certains chercheurs dans le domaine pointent du doigt un déni, même déni que celui observé lors de la promotion de la transparence des données publiques il y a quelques années. La transparence totale est une chimère tout comme la neutralité complète des algorithmes. Le Défenseur des droits s'est d'ailleurs emparé du sujet en mai 2020 avec la Cnil en mettant en avant que "le système algorithmique, neutre en apparence, peut produire des discriminations". Pour lui, une "mobilisation collective" autour de la question est indispensable en prenant en considération que l'algorithme est bien mathématique mais qu'il est avant tout la transposition de choix quant à eux bien humains.


Aviez-vous connaissance de ces décisions algorithmiques dans certains domaines et secteurs mais aussi actions sur le territoire ville ?

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