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Une maison en paille à l’abri du temps

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Le saviez-vous ? La première maison en paille a été construite aux USA dans le Nebraska au début du 19ème siècle. Elle est arrivée en France en 1921, avec la maison Feuillette à Montargis, toujours habitée aujourd'hui. Une maison en paille... Avez-vous déjà pensé à ce matériau pour la construction de votre future maison ? Pas forcément… Synonyme de fragilité, les représentations ont la vie dure. Les constructions en paille pourtant se développent depuis les années 1980. Une filière « paille » est même reconnue depuis 2012. La paille est décrite comme le matériau écologique par excellence. Par les temps qui courent, il pourrait être le matériau d'avenir et pourquoi pas, pour vous, une aventure d'auto-construction qui pourrait vous séduire. Des solutions clés en main existent.

La paille pour votre maison : écologique, solide, économique

Un matériau redécouvert

Partout dans le monde, la construction en végétaux est adoptée depuis des millénaires. La paille a notamment été utilisée quand les premières botteleuses mécaniques sont apparues, puis délaissée au profit du béton et de l'acier. Mais même si des craintes subsistent, depuis une trentaine d'années en France, les constructions en paille se développent. Plus de 800 habitations réalisées avec ce matériau sont recensées actuellement dans l’hexagone. Ses qualités écologiques en font un matériau naturel performant.

Un isolant thermique et phonique naturel

Plus dense que les autres matériaux, la paille est isolante. Compressée, elle emprisonne l'air. L'air devenant inerte joue un rôle d'isolant. Les bottes, en général de 45x30x80cm, offrent 45 cm d'épaisseur, soit une résistance thermique de 6 m2.K/W environ (soit au moins 20 cm de laine de verre), adaptée à la Réglementation Thermique 2012. La paille garde chaleur et fraîcheur : pour l'été, c'est plus confortable et pas de « clim » nécessaire. La paille possède une bonne résistance à l'humidité. Matériau dit « perspirant », elle laisse se diffuser la vapeur d'eau et ne crée pas de condensation comme le parpaing. Phoniquement également la paille serait un bon isolant : une salle de musique e paille a même été construite en France.

Résistante au feu et non polluante

La paille à l'air libre, non compressée, oui, prend feu facilement. Mais contrairement aux idées reçues, correctement compactée, elle résiste mieux au feu que le béton armé. En effet, elle ne contient pas d'oxygène, nécessaire à la combustion. Elle ne génère pas de gaz toxique non plus pendant un incendie et préserve les qualités structurelles de la maison. Faite à partir de déchets agricoles, la paille ne consomme pas beaucoup d'énergie tant pour sa production que pour son recyclage. Elle doit juste être séchée et recompactée et ne laisse donc pas d'empreinte carbone. 100 % biodégradable, elle se renouvelle facilement ; l’approvisionnement en local ne demande pas de transports longs limitant là-encore la pollution. La paille est classée A+ pour la qualité de l'air et ne crée aucune allergie connue. Elle n'attire pas les rongeurs. Il n'y a rien à manger !

Construire une maison en paille : quelles techniques de construction

Une maison avec une structure en bois solide et plusieurs techniques de construction

Une maison en paille solide dure dans le temps et fait appel à plusieurs techniques de construction. L'ossature bois, avec le choix d'un bois résistant, garantit la solidité de la maison en paille. Les techniques :


• la technique « Nebraska » : pas plus d'un étage, sans ossature bois, technique ancienne réservée à des cabanons de jardin (bottes de paille empilées et reliées entre elles) ;
• le remplissage sur ossature bois : la paille remplace les isolants habituels ; enduite contre le feu et ensuite protégée par un bardage extérieur ; à l'intérieur  une plaque de plâtre est parfois ajoutée ;
• la technique autrichienne : ossature bois également mais pas d'enduit pour les bottes de paille, l’extérieur est protégé par un pare-pluie recouvert d’un bardage, l’intérieur est composé d’un parement en plaque de plâtre (placo) ou en fermacell ;

• la technique du Greb (Groupe de Recherche Ecologique de la Batture) :  la paille est mise entre deux doubles ossatures légères en bois. Un mortier allégé chaux-ciment, sable et sciure de bois est coulé entre des banches sur les faces extérieures et intérieures des bottes. L’association Approchepaille forme à cette technique ;
• La technique Cellule sous tension (CST) : un mélange entre l’ossature bois et le mur porteur, l’ossature bois utilise des planches de faible section et les bottes de paille en isolant.

Si vous envisagez de l'auto-construction, ce sont des techniques pour lesquelles il vaut mieux s'assurer le conseil et la formation auprès de professionnels comme le Réseau Français de la Construction Paille.

La technique « Mur Ecovilla » certifiée et aux normes RT 2012

Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) ne valide pas facilement les techniques de construction en paille plutôt utilisées dans le milieu de l'autoconstruction. Une entreprise, cependant, l'entreprise Isopaille, a obtenu une certification pour la technique « Mur écovilla », agréée par le CSTB et surtout éligible à la décennale et reconnue fiable par les assurances. Toutefois les professionnels doivent avoir suivi et validé la formation Isopaille.

Les projets peuvent être réalisés dans le cadre du contrat de construction de maison individuelle (CCMI). La technique Isopaille est un procédé industriel, inventé pour rendre accessible la maison en paille. C'est une ossature bois préfabriquée en atelier, isolée avec la paille et un assemblage des murs sur le chantier avec une grue. Un procédé permettant des constructions aux normes RT 2012 et pour des maisons passives. Une technique maîtrisée.

Le prix d'une maison en paille

Le prix est difficile à évaluer selon la technique de construction et le bâtiment. Même si le matériau paille n'est pas cher à l'achat (1 à 2 € la botte standard), aujourd'hui encore, la maison en paille est plus coûteuse qu'une maison ossature bois isolée de manière traditionnelle. En effet, l'ossature bois nécessite des murs plus épais, donc plus de matériaux et plus de main-d’œuvre.

L'entreprise Isopaille donne une estimation au m² : pour une construction RT 2012 hors d'eau/hors d'air, il faut compter entre 800 et 1 000 € par m2 ; pour une construction passive hors d'eau/ hors d'air, il faut compter entre 1 000 et 1 200 € par m2. En ajoutant les équipements, « au final, il faut compter entre 1.500 et 4.500 €/m² » selon Maël Steck, gérant de Bâtinature et administrateur du Réseau français de la construction paille. Seulement la qualité n'est pas comparable et en plus, pas de frais de climatisation à prévoir, un coût de chauffage grandement diminué à la clé.

En résumé, une maison économique est saine et écologique mais il vaut mieux recourir à un professionnel que ce soit en auto-construction ou pour une solution clé en mains. Un choix écologique avec des possibilités d'architectures originales dans un grand respect de l'environnement encore plus que la Haute Qualité Environnementale. Il s'agit de cela pour aujourd'hui, payer plus cher mais pour vivre mieux et être, quelque part, « avant-gardiste ».

Que pensez-vous de ce type de construction ?

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