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Smart City : la ville verte est-elle une utopie ?

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Imaginez : en 2050 nous serons 6 milliards à évoluer dans les villes du monde alors que trois quarts de la population vit déjà dans une aire urbaine aujourd’hui. La proportion fait tourner la tête, plus encore lorsque l’on connaît les problématiques majeures qui régissent les cités importantes : alimentation, pollution, infrastructures… l’air deviendra-t-il irrespirable dans quelques années ? C’est évidemment ce que les urbanistes et les architectes veulent éviter en planchant sans relâche sur la Smart City de demain, sur la ville verte qui évitera bien des écueils. Les projets mènent vers des villes vertes, des villes durables, des villes autosuffisantes, relevant parfois de la science-fiction ou presque. Si certaines pensées ont des airs d’utopie, qu’en est-il vraiment ? Peut-on vraiment parvenir à créer puis à évoluer dans une ville durable telle que le monde en aurait besoin ? Tentons de comprendre ensemble.

La ville verte, une ville digne des films de science-fiction ?

Pendant de nombreuses années, les écrivains et penseurs qui couchaient sur papier leur vision de la ville idéale oubliaient une composante majeure : la nature. Mais depuis 15 ans environ, la donne a changé. Professionnels et particuliers ont pris conscience de la nécessité d’intégrer la végétation sous toutes ses formes dans la Smart City d’avenir. C’est ainsi que les spécialistes de l’environnement urbain, les architectes, les urbanistes et tant d’autres façonnent des métropoles durables et végétalisées. La ville de demain est résolument verte, elle respire par envie mais aussi et surtout par nécessité.


Selon les architectes, les projets qui en sont aujourd’hui à l’état d’idée vont plus ou moins loin. Prenons l’exemple de l’architecte belge Vincent Callebaut qui a posé ses valises à Paris. Il s’est pleinement emparé de ce concept de villes vertes en proposant des bâtiments intégralement recouverts de potagers, d’arbres mais aussi d’éoliennes et de panneaux solaires. Pour lui, l’immobilier de demain est celui qui crée des villages verticaux. Architecte de renom un brin futuriste, il a été intégré au projet Imaginer le Paris de 2050 par la Mairie de Paris. Dans ce cadre, il a même réalisé des gratte-ciel verts à énergie positive sous forme de prototypes pour l’heure. L’envie du professionnel est de faire émerger une vraie Smart City végétale. Pour aller plus loin dans son projet « Paris Smart City 2050 » vous trouverez des ponts habités qui relient les rives de la Seine, un immense corridor écologique de 23 kilomètres de long, des immeubles photo-catalytiques capables de dépolluer la ville ou encore de grandioses fermes verticales. Des aménagements dignes des plus beaux films de science-fiction ? Pour Vincent Callebaut, pas tellement. En effet, si le projet peut sembler fou à première vue, il assure que toutes les technologies nécessaires à sa réalisation sont déjà en notre possession. Il suffit simplement de les utiliser ou de finir de les développer.

Pourquoi la ville verte est une nécessité ?

Les villes du monde entier se densifient pour faire face à une démographie croissante et constante. Plus encore, l’ONU anticipe 9,7 milliards d’habitants sur le globe en 2050 dont 75% évoluant dans les villes et notamment dans celles des pays en développement comme la Chine, l’Inde ou encore le Nigéria. Pour autant les villes occidentales ne seront pas épargnées par la surpopulation. Du côté de la France, l’Insee et l’Ined prévoient entre 68 et 74 millions d’habitants d’ici à 2050 dont 90% devraient évoluer en milieu urbain.


Partant de ce constat et sans détour, la ville verte à quelque chose de vital dans son développement. En effet, les problématiques qu’elle peut pour tout ou partie contrées sont nombreuses :


- La hausse des températures et les canicules de plus en plus fréquentes chaque année.
- Les catastrophes climatiques qui découlent de ce réchauffement climatique.
- Une pollution marquée de l’air et de l’eau causée par les émissions de CO2 dont les villes sont responsables à 80%.
- Une explosion démographique qui vient majorer la totalité de ces phénomènes.


De vrais problèmes qui pourraient en partie être réglés par la ville verte et notamment par une lutte sans relâche contre l’artificialisation des sols et contre l’étalement urbain. Comment ? Pour l’urbaniste et environnementaliste Mathieu Favriau (cabinet Urban Hymns), « La solution : exploiter toutes les ressources foncières des villes. Donc tendre vers une densification urbaine importante ».

La fin des voitures dans la ville verte ?

Sans grande surprise, les voitures individuelles sont un véritable fléau en ville. En émettant du CO2 quotidiennement, elles participent activement à faire grimper la pollution en milieu urbain. La météo de la pollution est bien mauvaise dans les grandes villes. C’est pourquoi certaines cités majeures tendent à grandement limiter leur empreinte environnementale en interdisant pour partie les voitures dans certains quartiers stratégiques. C’est le cas à Paris, à Oslo, à Dubaï, à Séoul ou encore à Montréal et Madrid.


Une ville sans voiture ? L’idée va encore plus loin dans certaines localités. En Chine, la ville nouvelle de Chengdu a été pensée sans voiture à l’instar de Masdar aux Émirats Arabes Unis. Ces Smart Cites récemment sorties de terre sont ainsi dépourvues de véhicules individuels car pensées comme telles. Les rues sont prévues pour être parcourues à pied ou à vélo. Certains architectes voient dans ces villes nouvelles la ville de demain comme Chris Drew (cabinet SmithGill) pour qui dans les « villes nouvelles », « les enfants pourront aller à l’école à pied et la population se trouvera à proximité de son lieu de travail ». Nous cheminons tranquillement vers la ville du quart d’heure. A terme, les espaces libérés par les voitures pourront même être réutilisés, recyclés, pour être optimisés et davantage adaptés aux usages.


Aux côtés de la limitation et/ou suppression des voitures en villes, les Smart Cities tentent également progressivement de se débarrasser de leurs énergies fossiles en privilégiant les énergies renouvelables. Strasbourg par exemple souhaite devenir « carboneutres » d’ici à 2030.

En route vers la ville intelligente verte

Si l’on prend le scénario le plus pessimiste, le moins futuriste, considérons que les différents projets menés actuellement prévoient donc la suppression des voitures polluantes, remplacées dans certains cas par des véhicules électriques et autonomes. Peu à peu, les chercheurs annoncent la transformation des cités en villes vertes intelligentes et connectées à l’aide de systèmes d’intelligence artificielle et de capteurs. Il sera ainsi possible d’optimiser et d’orchestrer efficacement le fonctionnement des éclairages publics, des taxis autonomes, de la signalétique… Et ce n’est pas tout. Prenons l’exemple de Copenhague qui est aujourd’hui considérée comme étant la plus avancée en matière de ville verte intelligente. Pourquoi ? Parce qu’elle a multiplié les pistes cyclables, parce que le nombre d’éoliennes implantées sur le territoire est impressionnant, parce que les capteurs dissimulés dans le mobilier urbain permettent d’optimiser le fonctionnement de tous les équipements : comme ces poubelles connectées capables de gérer les déchets, comme ces feux rouges qui mesurent la qualité de l’air en temps réel… Copenhague s’est d’ailleurs engagée à devenir la première ville au monde neutre en carbone à l’horizon 2025.


Autre exemple à l’autre bout du monde cette fois : Singapour en Asie. Cette île qui réunit 6 millions d’habitants décline des centaines d’arbres artificiels dont les plus hauts culminent à 50 mètres. Tous sont pourvus d’un système de modération des températures. Ils récoltent également l’eau de pluie qui est ensuite acheminée vers les fermes urbaines et servent d’éclairage connecté et intelligent. Une vraie révolution qui touche du doigt la ville verte telle que l’on peut l’imaginer.


Par nécessité, la ville verte devient une réalité. Elle prend différentes formes et les projets avancent à des vitesses variées en fonction des enjeux et des possibilités des cités. Mais nous avons aujourd’hui l’assurance que la ville durable est le modèle à adopter pour permettre aux milieux urbains de continuer à se développer différemment mais sereinement.


Et vous ? Avez-vous remarqué des projets plus verts dans votre ville ? Lesquels ? Quels sont ceux que vous aimeriez voir émerger ?

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