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Éco-habitat : la climatisation, un désastre écologique

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Nous sommes en automne mais le désastre écologique est toujours latent. Alors que nous avons rangé climatiseurs et ventilateurs au placard, la climatisation fait encore débat. Elle est l’un des blocages majeurs à lever pour mener une transition écologique rapide et efficace. Face à ce constat, les projets, les initiatives, les actions se multiplient, insuffisantes mais bien présentes. Zoom sur une problématique qui nous touche tous, que l’on soit adepte de la climatisation ou non, que l’on se prononce en faveur de l’éco-habitat ou pas.

L’ONU lance l’alerte contre la climatisation

Le monde se réchauffe et pour garder la tête froide, les habitants du monde entier passent à l’heure de la climatisation dans les bureaux mais également chez eux. Et nous avons-là un cercle vicieux. Plus le climat est chaud, plus les climatisations sont nombreuses, plus ces dernières réchauffent l’atmosphère. C’est le serpent qui se mord la queue ! L’ONU met d’ailleurs en garde contre ce phénomène, contre ce désastre écologique qui nous guette.


Mais pourtant, nul besoin de transpirer tout l’été. Il suffit d’opter pour des équipements adaptés, des appareils réfrigérants nouvelle génération qui viendront remplacer les plus polluants, les datés et énergivores. Le simple remplacement des climatiseurs obsolètes permettrait de générer 460 milliards de tonnes de gaz à effet de serre dans les prochaines années… Un chiffre qui donne le vertige.


Et comme aucune théorie n’est aussi parlante que les chiffres, sachez que le monde compte environ 3,6 milliards de climatiseurs en fonctionnement. Selon l’ONU, si tous les citoyens qui ont objectivement besoin d’avoir une climatisation à leur domicile en avaient les moyens, 14 milliards d’appareils seraient installés… Un désir, un besoin, une nécessité, qui ne fait que croître chaque année tout comme la température extérieure. Les anciennes générations de climatiseurs utilisent des gaz fluorés ou hydrofluorocarbures qui pourraient engendrer une augmentation de 0,4°C à eux-seuls d'ici à 2100.


Enfin, pour terminer le plaidoyer contre les climatisations d'un autre temps, l'on peut dire qu'elles sont extrêmement consommatrices d'électricité. Et cette électricité n'est malheureusement pas d'origine renouvelable dans une grande partie des pays du globe. Avec des climatiseurs efficients, 1,3 gigawatts d'électricité aurait pu être économisé ces dernières années, soit la production d'électricité en provenance du charbon de Chine et d'Inde pour la seule année 2018.


Si le remplacement des vieux climatiseurs est considéré comme une vraie problématique et nécessité, comme une dépense supplémentaire, c'est pourtant tout le contraire. Opter pour des climatisations dernière génération permettrait d'économiser jusqu'à 2 500 milliards d'euros d'ici à 2050 selon l'ONU. Encore une donnée chiffrée qui parle d'elle-même.

Comment se passer de climatisation ?

Comme expliqué, généraliser la climatisation est une fausse bonne idée. Plus les climatiseurs sont installés en nombre, plus la planète a tendance à surchauffer et plus la consommation d'électricité est augmentée. Ajoutons à cela le rejet de fluides réfrigérants et nous avons-là une équation à éviter absolument. Il existe pourtant des alternatives à la climatisation, en ville notamment, pour faire diminuer la température ambiante de plusieurs degrés. Les milieux urbains bétonnés sont en effet sujet aux îlots de chaleur. Les solutions pour ne pas transpirer même sans climatisation :

  • La première solution, la plus simple à adopter est évidemment de fermer les volets pour limiter les entrées de chaleur. Malheureusement, ce geste simple n'est pas toujours suffisant quand les températures s'affolent.
  • Seconde option, les pompes à chaleur réversibles. Cet équipement est bien moins nocif pour l'environnement que la climatisation. L'été, l'air chaud ambiant est refroidi grâce à la fraîcheur puisée dans le sol. L'hiver, c'est le contraire. De l'air chaud est injecté et vient remplacer le traditionnel chauffage qui peut, lui aussi, être polluant.
  • La climatisation solaire permet de recharger les climatiseurs grâce au soleil. Les dépenses en électricité sont donc supprimées.
  • Les puits canadiens sont l'un des équipements les plus en vogue depuis quelques années. Leur fonctionnement est simple : des tuyaux enterrés très en profondeur puisent l'air frais dans le sol et le font cheminer jusqu'aux habitats écologiques.
  • Dans les transports en commun, parisiens notamment, certains équipements comme une ventilation mécanique forcée ou une ventilation réfrigérée permettent de rafraîchir les usagers sans avoir recours à la climatisation.
  • L'éco-habitat ou les constructions bioclimatiques sont des habitats dits passifs. L'environnement est intégré dans la conception pour éviter l'utilisation du chauffage, de la climatisation, de l'électricité…

Les initiatives insolites pour se passer de la climatisation en ville

Les grandes villes étant celles qui souffrent le plus des chaudes températures, certaines rivalisent d'ingéniosité pour les faire baisser de quelques degrés. C'est le cas de Tokyo et de Lyon qui arrosent leurs rues ensoleillées avec de l'eau de pluie pour refroidir efficacement le sol. Autre destination, Marseille. Dans l'écoquartier Smartseille, c'est l'eau de mer qui est utilisée pour rendre l'air ambiant plus supportable. Elle est directement injectée dans un circuit d'eau douce, lui-même relié à des pompes à chaleur. L'eau de mer et l'eau douce n'ayant pas la même température, la production d'énergie permet de produire de la fraîcheur ou de la chaleur en fonction des besoins. Un système installé dans les immeubles novateurs de l'écoquartier.


Ce principe d'auto-réfrigération est également en service dans certains immeubles de la Défense à Paris. L'eau de mer est ici remplacée par les eaux de la Seine.


L'autre question qui se pose est de savoir comment permettre aux constructions existantes de se refroidir efficacement et sans climatisation. Sur ce point, chercheurs et urbanistes se rejoignent : il est indispensable de faire revenir la nature en ville. C'est ainsi que l'on voit se multiplier les façades et toitures végétalisées depuis quelques années. Une végétalisation étudiée qui permet de faire baisser la température intérieure de manière efficace mais qui a peu d'impact sur les degrés ressentis dans les rues et ruelles. La végétation doit donc être adoptée sur les bâtiments ET sur le tarmac pour rendre les périodes de fortes chaleurs plus supportables sans climatisation. En ce sens, Paris a par exemple décidé de végétaliser 100 hectares de murs et de déployer 30 hectares d'espaces verts publics supplémentaires.


Espaces verts toujours, l'aménagement de "parkings gazon" est une solution concrète pour intégrer la nature en ville et désimperméabiliser les sols. En maintenant une certaine humidité, la fraîcheur est en partie assurée. Le plus de ces stationnements innovants ? Le retour de la biodiversité en milieu urbain.
Il reste cependant difficile et coûteux de verdir à foison des espaces densément peuplés et urbanisés. Quelle solution reste-t-il alors pour venir à bout des îlots de chaleur ? Avez-vous remarqué à quel point les surfaces sombres retiennent la chaleur. En période de canicule, une fois la nuit tombée, l'asphalte restitue la chaleur emmagasinée toute la journée. La température a donc bien du mal à redescendre, même la nuit.


À l'image du "white roof project" mené à New York, la solution serait de repeindre les surfaces foncées en blanc, couleur qui réfléchit la lumière et n'emprisonne pas la chaleur. Même idée à Los Angeles. Certaines rues ont été repeintes en blanc, permettant de gagner 10°C au sol sur la Jordan Avenue par exemple. Le matériau blanc réfléchissant semble être une excellente option pour minimiser voire supprimer les îlots de chaleur en ville. Paris suit la même direction en testant un matériau anti-chaleur et anti-bruit.


Mettre fin aux polluantes climatisations est un véritable enjeu écologique et économique. Si les solutions sont de plus en plus nombreuses pour y parvenir, c'est également par la construction de programmes immobiliers neufs bioclimatiques, passifs, peu énergivores… que le monde, et plus particulièrement les villes, pourront diminuer le recours à la climatisation. L'immobilier neuf est ainsi l'un des leviers majeurs de la transition écologique.


Que pensez-vous de l'usage de la climatisation ? Pour ou contre ?

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