La France, un mauvais élève européen pour payer son loyer
5,3% : c’est le pourcentage des ménages français qui avaient des retards de paiement en 2017 contre 3,3% pour l’ensemble des 28 pays européens. La France est donc largement au-dessus de la moyenne. Elle est même à la 4ème place de ce classement, derrière l’Irlande (3ème avec 6,7%). La 1ère marche du podium est occupée par la Grèce qui bat tous les records, avec 13,5% de sa population observant des arriérés en 2017.
En prenant en compte la part de ménages modestes uniquement, la Grèce reste à la première place avec plus d’1/5 de ces derniers concernés. Sur ce même périmètre, la France prend tristement la 2ème place puisque 16,8% des ménages modestes affichaient des arriérés de paiement immobilier (crédit ou loyer) en 2017.
Ces chiffres peuvent cependant paraître étonnants au regard d'un certain nombre d’indicateurs économiques, comme le taux de pauvreté. En effet, s’il est compréhensible que la Grèce occupe les premières places avec un taux de 21,2%, la France n’a, a priori, pas les mêmes problématiques. Son taux de pauvreté est de 13,6% ce qui fait d’elle l’une des nations européennes les plus riches.
Des raisons économiques pour expliquer cette difficulté à payer son loyer
Si le taux de pauvreté ne suffit pas à comprendre le nombre de ménages ayant des arriérés, allons voir du côté des revenus et de l’évolution des prix. Côté revenus, on constate qu’un grand nombre des puissances européennes majeures sont présentes dans le top du classement des arriérés. La fondation Abbé Pierre donne à ceci un début d’explication, argumentant que les fortes disparités de revenus entre les hauts salaires et les plus modestes sont en cause. Cela provoquerait ainsi des difficultés financières liées au logement en France, mais aussi en Espagne, aux Pays-Bas (10,5% des revenus modestes sont en arriéré) et même aux Royaume-Uni (10,6%).
Les gouvernements français tentent successivement d’apporter une réponse à cette problématique, avec des avantages fiscaux à destination des propriétaires louant leur logement en dessous des prix du marché (loi Pinel) notamment. Mais comme pointé du doigt par la fondation Abbé Pierre, il n’existe pas aujourd’hui de politique commune au niveau européen.
À l’approche des échéances électorales, le logement ou plutôt le mal logement, est-il selon vous un enjeu majeur de cette élection européenne ?