Vente immobilière : pourquoi les églises intéressent les promoteurs ?
Sur les sites de certaines agences immobilières, les annonces pour ces bâtiments insolites, les églises, sont de plus en plus fréquentes. L'attractivité de leur prix de vente développe ce « marché » qui intéresse les promoteurs. Leur reconversion nécessite des investissements coûteux limitant l'accès aux particuliers. Leur nouvelle destination est souvent bien éloignée de leur vocation initiale. On vous explique.
Certaines agences immobilières ont choisi de se spécialiser depuis quelques années dans la vente d'édifices historiques de caractère : châteaux, manoirs mais aussi églises et couvents. Une tendance immobilière mise en avant pour ces bâtiments victimes de la désaffection des « fidèles » et de la baisse des engagements religieux. Des structures qui représentent de lourdes charges d'entretien pour les diocèses qui ne peuvent plus faire face faute de moyens ou les communes qui manquent de subventions ou de dotations.
Les églises, présentes dans tous les villages et toutes les villes de France, sont 90 000 sur le territoire. Un formidable patrimoine qui se dégrade et s'abandonne. Un patrimoine menacé, pas toujours en bon état. Alors, même si l'idée n'est pas forcément facile à admettre par tous, les représentants religieux et beaucoup de Français préfèrent que les églises soient réhabilitées en bâtiments civils plutôt que détruites. D'autant plus que monastères, églises, couvents sont des bâtiments prestigieux avec une âme et situés dans des lieux extraordinaires qui offrent de grandes possibilités immobilières.
Peu de particuliers se positionnent sur ce marché : le coût de l'investissement initial, même très intéressant, mais surtout le coût des travaux qui vont suivre, ne leur permettent pas d'y avoir accès et de surcroît s'il y a classement en bâtiment historique. C'est d'ailleurs le coût de ces travaux qui influence à la baisse le prix de vente en premier lieu. Mais c'est aussi, les volumes, l’architecture, les surfaces importantes, qui rendent la transformation difficile. Cela bénéficie aux promoteurs qui ont les moyens tant financiers que techniques de réaliser des projets plus ambitieux.
Une fois vendue, le diocèse n'intervient pas quant au choix de la nouvelle destination d'une église. Certains projets soulèvent des polémiques parmi les habitants si une église se transforme en bar de nuit comme par exemple à Nantes pour l'église Saint-Aubin fondée au milieu du Ve siècle. Un débat toujours actif pour « ceux qui considèrent le caractère symbolique d'une église » comme le précise Benoît de Sagazan, spécialiste du patrimoine religieux. La nouvelle vocation peut être culturelle, commerciale ou à usage d'habitation. Quelques exemples de transformations réalisées : des églises ont été transformées en auditorium privé, en cave à vins, en hôtels, en logements, en bibliothèques, en musées, en centres culturels, en écoles, en espaces de coworking.
La transformation des églises n'est pas nouvelle. Depuis la Révolution, 250 lieux de culte auraient changé de fonction (prison, étable...) et beaucoup d'autres pays ont engagé cette transformation depuis plus longtemps. Selon l'Observatoire du patrimoine religieux, d'ici à 2030, 10 % du parc des édifices religieux devrait être vendu, détruit ou abandonné. De nombreux projets possibles à venir pour les promoteurs avec des choix de transformations qui pourraient réconcilier tout le monde comme des gîtes de passage ou des écoles.
Quel votre avis ? Êtes-vous partisan de ce changement ?
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